Davy Crockett


C'était un homme qui s'appelait Davy.
Et Davy Crockett était d'origine française !

 

En 1986, la ville de Limestone (Tennessee), a célébré le bicentenaire de la naissance du plus célèbre de ses enfants, né le 17 août 1786, et commémoré sa mort héroïque à Alamo en 1836 : Davy Crockett.

Davy Crockett est un de ces hommes qui, de par sa stature, son intelligence, sa volonté farouche, sa force, et surtout son caractère, est entré de plein droit dans ce que l'on appelle la légende de l'Ouest Américain.

A l'origine de la famille Crockett, un Antoine de Crocketagne négociant en vin et en sel, établi dans le sud de la France au XVIIe siècle. Ayant émigré en Amérique en 1685, Antoine de Crocketagne se fixa à New Rochelle, un petit village aujourd'hui englobé dans New York. Son troisième fils, Joseph-Louis, épousa une certaine Sarah Stewart. De leur union naquit William qui engendra David, le grand-père de Davy. David fut massacré par les Indiens peaux-rouges en août 1778. L'un de ses trois fils épousa Rebecca Hawkins. Ils eurent huit enfants : deux filles et six garçons dont notre héros, Davy, le 5e sur la liste…

Un an après la naissance de Davy, toute la famille quitte le Nord pour s'installer au Tennessee, pour ouvrir une auberge où s'arrêtaient ceux que l'on n'appelait pas encore des "cowboys". Davy, qui a treize ans et commence à s'ennuyer ferme, fait les quatre cents coups à l'école, passe son temps à rosser ses camarades et finit par s'engager au service de conducteurs de troupeaux. Il y apprend les grands espaces et y acquiert un vocabulaire à faire rougir sa sainte femme de mère.

Il y gagne aussi une stature : "six feet few inches, 180 pounds", plus d'un mètre quatre-vingt et quatre-vingts kilos. Avec d'aussi belles qualités, il épouse, le 12 août 1806, Marie Finley, surnommée Polly. Davy et Polly auront 2 enfants: John Wesley et William. Mais Davy ne résiste pas à l'appel de l'Ouest. Il se met en route avec armes et bagages, femme et enfants.

Mais pour aller vers l'Ouest, toujours plus à l'Ouest, il faut s'expliquer avec les Peaux-Rouges et notamment les Creeks. Davy prend sa part des combats et participe à la victoire de Horse Shoe Ben le 28 mars 1814. Sur sa lancée, il participe aux combats contre les Britanniques de Pensacola au sein du bataillon Russell.

Mary Finley meurt en 1815. Davy se remarie avec Elizabeth Patton et revient s'installer dans le Tennessee. Elu à la législature du territoire en 1821, Crockett entame une vraie carrière politique. En 1823, il est réélu à l'Assemblée territoriale puis au Congrès de Washington.


Elu député en 1827,  il est battu en 1832, et réélu en 1833. Cela ne l’empêche pas d'aller chasser l'ours, plus souvent au couteau qu'au fusil à silex d'ailleurs. S'étant d'abord rangé dans le parti d'Andrew Jackson — bien avant que ce Sudiste bon teint ne devienne président — Crockett devient son plus fidèle ennemi au motif que Jackson ne fait pas une politique suffisamment favorable aux pionniers.
Cette opposition lui vaut d'être battu aux élections de 1835. Davy a alors 49 ans. Dégoûté de la politique, il décide de soutenir les colonies en révolte et forme un commando de douze gaillards de son acabit : les Tennessee Mounted Volunteers, les Volontaires à cheval du Tennessee. Le 11 février 1836, sa fidèle "Old Betzy" à la main, il arrive à Fort Alamo et se met sous les ordres de James Bowie et de William Barret Travis.

Le premier est l'inventeur d'un fameux couteau, le "Bowie Knife": une lame de 21 cm de long, 3 cm de large, munie d'une garde. Le second, Travis, est un natif de Caroline du Sud.

Les trois "typical standard American heroes" sont en place.

L'histoire d'Alamo peut commencer. Et comment la voir désormais, cette histoire, autrement qu'à travers le film réalisé en 1960 par John Wayne. Le Duke y tient le rôle du colonel Crockett et il a donné au personnage une telle stature qu'on ne peut plus s'empêcher de penser à l'un sans évoquer l'autre...

Dans l'ancien monastère d'El Alamo, 187 hommes. Armés de fusils à broches, de quelques petits canons, de tomakawks. En face, 4000 Mexicains. Superbement équipés. Commandés par Antonio Lopez de Santa Anna Lopez de Lebron.

Le 23 février, Santa Anna et ses troupes occupent Bexar en vue d'El Alamo. Sur le clocher, il a fait hisser un drapeau rouge.
Ses clairons jouent sans relâche le Deguello.

Les Texans ont compris ces deux "messages": il n'y aura pas de quartier. Pendant 12 jours, les Texans se battent au corps à corps. Le 6 mars, à 9 heures du matin, Fort Alamo est tombé. Tous ses défenseurs ont été sauvagement massacrés. Travis est tombé le premier. Crockett est tué lors d'un corps à corps devant la chapelle. Bowie est massacré à coups de baïonnettes...

La victoire avait coûté cher à Santa Anna : 1600 de ses Mexicains avaient payé de leur vie l'assaut contre Alamo.

Davy Crockett lors de la bataille de Fort Alamo

Le 20 avril 1836, soit quarante-cinq jours après la chute d'Alamo, Santa Anna était écrasé à la bataille de San Jacinto. Les Texans étaient montés au combat en jouant un air guilleret : "Will you come to the bower I have shaded for you" (Veux-tu venir sous la tonnelle que j'ai ombragée pour toi).

Cela, c'était pour répondre au Deguello du 6 mars 1836. Mais les dernières charges, celles qui allaient balayer les Mexicains, se firent au cri mille fois répété de "Remember the Alamo!" (Souvenez-vous d'Alamo). Travis, Bowie et Crockett étaient vengés.
Le Texas venait de naître.

Publié le 20 mai 2004, avec l'aimable autorisation de:    
Exposé à Free Country: Kris, 7 décembre 2004
Adaptation et mise à jour: Kris et Old Jack, 16 décembre 2004

Old Jack
16 décembre 2004