N° 120 - Vendredi 23 mai 2008  

 
Obersoultzbach / La fête indienne de Dédé Flick
 
Les masques et les plumes

Dans son saloon, André Flick accueille ce week-end un groupe de jeunes Allemands malvoyants. Ils vivront au rythme d'un village de l'ouest américain avec feux de camp, balades en calèche et nuits sous le tipi.

  André Flick est un peu cow-boy, un peu indien. Depuis le début des années 80, il a planté son tipi, et accessoirement sa maison, à Obersoultzbach. Au village, tout le monde connaît Dédé, sa gouaille et ses tenues originales.

« Un campement indien
avec plumes et feu de camp »




Dédé Flick est prêt à recevoir les aspirants cow-boys. (Photo DNA)

Dans une autre vie, il a été pizzaïolo à Strasbourg, mais pas seulement. « Pendant mes vacances, j'étais cow-boy dans un ranch du Wyoming. C'est comme ça que j'ai été introduit dans le circuit », raconte-t-il. De ses expériences dans l'ouest des États-Unis, il a ramené une folle passion de la culture indienne. Une découverte qu'il aime partager au cours de grandes fêtes.
 
A partir d'aujourd'hui et tout ce week-end, il reçoit une douzaine d'enfants aveugles ou malvoyants venus d'Allemagne. Une bonne façon de faire entrer un peu d'argent afin de financer ses activités. Car dans son jardin, Dédé a carrément installé un saloon, un vrai, avec bar, portes à battants et tête de bison au mur. Du grand luxe pour recevoir les aspirants cow-boys. Devant l'établissement, les jeunes et leurs familles installeront leur bivouac. « Ils passeront la nuit dans des tipis ou des lodges qui sont des cabanes en toile pour les trappeurs. Nous allons les faire vivre au rythme d'un campement indien avec plumes et feu de camp », promet Dédé.
 
A ceci près que le premier soir, il préférera sortir du placard la toque de pizzaïolo plutôt que la coiffe indienne, ce qui n'est finalement pas plus mal. « Les Indiens mangeaient du chien bouilli ou ce qu'ils pouvaient piquer dans les fermes: des dindons, des lièvres. Le bison, c'était seulement une fois par an, quand ils allaient sur le territoire de transition des animaux », explique le spécialiste. Les autres jours, c'est promis, ce sera grillades sur les braises. « Nous allons tout miser sur les goûts et les senteurs agréables pour que les enfants puissent profiter au maximum de leurs sens », précise André. Après leur première nuit sous la tente, au saut de la paillasse, les jeunes malvoyants partiront en balade en calèche vers l'étang de pêche pour une découverte de la nature et un pique-nique.

Dédé va ouvrir sa malle aux trésors

Le dimanche, ils dégusteront un repas alsacien « avec des bouchées à la reine et des nouilles larges comme des tapis de couloir », lâche Dédé qui passera derrière les fourneaux. Pour faire connaître à ses hôtes la culture des Indiens des plaines, il va ouvrir sa malle aux trésors, celle qui le suit dans toutes ses pérégrinations à la rencontre des « Indiens » de l'Europe entière. Des étuis à couteaux ornés de perles de verre, des ceinturons de cuir martelé, des cartouchières « comme à la belle époque » et même une coiffe en peau de bison pour partir à la guerre seront offerts à la curiosité des petits Allemands. « Ils pourront sentir, toucher et s'imprégner de cette culture », s'enthousiasme André, ravi de pouvoir faire admirer sa collection.
 
Et comme André à le sens du spectacle et de la fantaisie, il accueillera le pasticheur Armand Geber et montera sur scène avec ses copains musiciens des « Schlàbbe Ritter », les cavaliers en pantoufles, pour interpréter du country en alsacien. Dédé n'a pas peur du mélange des genres.

Geneviève Lecointre  

 
© Dernières Nouvelles d'Alsace, édition du vendredi 23 mai 2008.
 
En musique de fond, un extrait de "Rond'Up", de l'album de Dédé Flick; "De Cumboy vun Obersoultzbach"
Voir aussi le site de Dédé Flick: http://www.memoires-obersoultzbach.org/
 
Old Jack
27 mai 2008